La loi (notamment l’arrêté du 21 janvier 2010 et le Code de la santé publique) oblige en France chaque gestionnaire ou délégataire de l’eau potable à informer annuellement les habitants sur les résultats de la qualité de l’eau distribuée (Service-Public.fr). Ce rapport garantit la transparence et permet à chacun de vérifier si l’eau qui arrive à son robinet respecte les normes de sécurité sanitaire européennes et françaises. Les paramètres rapportés offrent une “photographie” de l’état de l’eau, de la captation (source, nappes, rivières) jusqu’à votre verre.
Le rapport se présente généralement sous la forme d’un tableau avec plusieurs colonnes :
On retrouve systématiquement dans les rapports :
Le pH mesure l’acidité ou l’alcalinité de l’eau. En France, la valeur doit être comprise entre 6,5 et 9. Elle influence la corrosion des canalisations et la sensation de goût (Santé Publique France). Un pH trop bas (acide) favorise la dissolution des métaux (plomb, cuivre) ; un pH trop haut peut rendre le chlore plus agressif.
La dureté (appelée aussi « TH » pour Titre Hydrotimétrique) indique la quantité de calcium et de magnésium dissous dans l’eau, exprimée en °f (degré français). Plus la valeur est élevée, plus l’eau est « dure », c’est-à-dire calcaire. Environ 60 % des foyers français reçoivent une eau dite dure (>15 °f selon le Ministère de la Santé). Cela n’est pas dangereux pour la santé, au contraire, mais cela impacte vos équipements (dépôts, entartrage).
Dureté (°f) | Caractérisation |
---|---|
<10 | Eau très douce |
10 – 15 | Eau douce |
15 – 30 | Eau moyennement dure |
>30 | Eau très dure |
Les nitrates proviennent principalement des engrais azotés agricoles (EauFrance). Le seuil maximal est de 50 mg/L (33 mg/L dans certaines communes, pour protéger les enfants). La présence de nitrates ne se voit pas : seuls les rapports montrent les niveaux réels. Une exposition chronique chez les nourrissons est dangereuse (risque de méthémoglobinémie).
Les pesticides sont divers : herbicides, insecticides, fongicides. Ils sont recherchés en « molécules totales » et parfois individuellement si certains sont détectés. Limite : 0,1 μg/L par pesticide individuel, 0,5 μg/L pour le total. Les régions de grandes cultures sont particulièrement surveillées ; la France dépasse très rarement ces seuils depuis 2020 (Anses).
Le plomb (<15 μg/L), le cuivre (<2 mg/L) et le nickel (<20 μg/L) sont présents surtout lorsque les canalisations sont anciennes ou avec des matériaux en alliages. Le plomb a été l’objet de plusieurs campagnes d’éradication depuis 2004, mais près de 800 000 logements français (2023, Le Monde) présentent encore des branchements en plomb. Les rapports précisent toujours la conformité.
La recherche de E. coli et d’entérocoques (germes intestinaux) doit donner zéro, absolument (0 ufc/100 mL). Toute présence est immédiatement signalée et conduit à une action rapide, parfois une restriction temporaire de la consommation.
Savoir lire le rapport d’analyse vous permet d’adapter vos choix à la maison :
Lire son rapport d’analyse, ce n’est pas se noyer dans les chiffres, mais comprendre ce qui est “normal” et détecter ce qui ne l’est pas. Ces documents sont aujourd’hui conçus pour être clairs : un tour d’horizon chaque année permet de surveiller l’évolution de la qualité de l’eau, d’anticiper une adaptation de ses habitudes personnelles, et d’agir en cas d’alerte repérée.
Pour information supplémentaire, l’outil en ligne du Ministère de la Santé vous permet de vérifier, commune par commune, l’ensemble des rapports officiels et leur historique. Une manière simple d’avoir une vue d’ensemble, sans oubli, et d'ajuster ses choix en toute sérénité.